Première mondiale, la ligne cobotique étudiée et livrée clés en main par la société bordelaise AeroSpline attenante au nouvel atelier de Figeac Aéro concerne la pose en semi-automatique de centaines de rivets sur chaque VCI du Leap.
La pose des rivets associe donc un cobot six axes suspendu avec un opérateur. Le cobot opère de façon autonome à l’intérieur de la virole, alors que l’opérateur intervient à l’extérieur.
Après repérage, le cobot détermine la taille du rivet (quatre tailles différentes), en fonction de son emplacement. »
La secrétaire d’Etat, Agnès Pannie-Runacher a profité de l’inauguration, hier, de l’Usine du futur de Figeac Aéro pour réaffirmer la politique ambitieuse de reconquête industrielle du gouvernement. À travers notamment les Territoires d’industrie.
Arriver en avance de phase n’est jamais bon, et cet adage maintes fois vérifié aurait pu coûter cher à AeroSpline. La société spécialiste de la cobotique, la robotique collaborative, a toutefois réussi à faire le gros dos et connaît depuis plus d’un an une forte croissance lui permettant de porter ses effectifs à une douzaine de personnes.
A quelques jours de l’inauguration de son nouveau site industriel à Bruges, près de Bordeaux, son PDG fondateur Maxime Hardouin fait le point pour La Tribune sur le développement de la cobotique.
Maxime Hardouin : La société a été créée en 2011 et a rapidement obtenu le statut de Jeune Entreprise innovante. Nous en bénéficions donc pour la dernière année. Nous avons systématiquement fonctionné en boostrap (sans avoir recours aux levées de fonds, NDLR). Pendant plusieurs années, AeroSpline était composée de 2 ingénieurs et d’une comptable. Nous enregistrons une forte croissance depuis un an et avons quadruplé cet effectif. Nous sommes d’ailleurs en phase de recrutement continu depuis et nous cherchons des électrotechniciens, informaticiens, ingénieurs conception machines spéciales… L’objectif est maintenant d’enregistrer 100 % de croissance chaque année.
Comment l’entreprise a-t-elle surmonté les difficultés de 2013 – 2014 ?
Nous avons modifié notre positionnement de manière à ne plus être sous-traitants ingénieristes, qui sont toujours les premiers à trinquer quand les crises arrivent. J’ai découvert à ce moment-là la cobotique et plus précisément les robots Universal Robots (fabricant danois de petits bras de robots collaboratifs industriels flexibles, NDLR). En 2014, 1.000 cobots de ce type étaient installés chez les industriels dans le monde, aujourd’hui, le chiffre a grimpé à 30.000. AeroSpline a changé de positionnement pour devenir un intégrateur complet de solutions cobotiques à destination des industriels, notamment dans l’aéronautique. La cobotique vise à aider les opérateurs à accomplir certaines tâches difficiles ou répétitives et fatiguantes. Cela nous a aussi demandé d’ouvrir l’entreprise à de nouveaux profils. Nous avons par exemple embauché une anthropologue ! Nous faisons également partie des rares entreprises françaises certifiées Universal Robots Monde. Le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine et de la technopole Unitec nous a aussi été précieux.